Il est huit heures, assis dans une cellule sombre Marc se sent coupable, coupable de ne pas être à l’extérieur. Il se lève et contemple depuis sa fenêtre les terres qui l’entourent, il observe avec nostalgie le soleil qui se lève peu à peu et dont il sait ne pouvoir se rapprocher, ses pupilles se rétractent, il sent l’air frais matinal d’un nouveau jour, celui-ci sera loin d’être comme les autres.
Une demi-heure plus tard Marc est prêt, il s’est vêtit de ses plus beaux vêtements, réalisé la plus belle coiffure, mis son plus agréable parfum, mais pourquoi donc fait-il cela ?
Marc a obtenu une permission de sortie de huit heures quarante cinq à dix-huit heures afin de participer à un atelier culturel.
L’heure venue, les gardes viennent le chercher et l’accompagnent rejoindre les autres détenus. Tous fatigués, peu de visages portent un sourire. Marc baisse la tête, sort de sa poche une photo rabattue en quatre, la déplie avec un pincement au cœur puis la regarde avec insistance. Peu importe si le lieu où il se trouve est supposé être la résidence des hommes au cœur de pierre, il s’effondre, des larmes froides coulent abondamment sur son visage si triste. Mais ce court moment est interrompu par une gardienne qui l’interpelle et lui dit sèchement de rentrer dans le bus à destination de l’atelier. Il range alors précieusement la petite photo dans sa poche et regagne le siège à son nom. Cet infime trajet est pour lui en quelque sorte une renaissance, à ses yeux chaque chose observé a de l’importance, il réalise la chance qu’ont les autres, ceux qui sont libres et regrette ses erreurs. Plus le temps passe plus ses paupières se ferment, il se met à dormir. Arrivé à destination le groupe de détenus rentre dans le bâtiment de l’atelier culturel. Ils s’installent et débutent alors ce qui est pour Marc, un long moment d’attente.
Après plusieurs heures de participation Marc prétend ne pas se sentir bien et demande à un gardien s’il peut se rendre aux toilettes, celui-ci hésite puis il accepte en lui indiquant : “pas plus de dix minutes”. Marc se lève, une main devant la bouche et l’autre posée sur son ventre, tout en se dirigeant vers le couloir des toilettes il remarque que plus personne n’est présent, il profite alors de ce moment solennel pour se faire la belle.
Quelques secondes lui suffisent pour quitter le petit village dans lequel il se trouve, courant à vive allure il sait déjà que tôt ou tard il sera recherché par toute la maréchaussée locale.
Croisant une voiture de police il est pris de panique et change de direction. Il se retrouve alors dans une sombre petite forêt de la périphérie. Après 6 kilomètres de marche acharnée dans la boue, le vent, la crainte mais aussi l’excitation Marc arrive enfin dans le village voisin. Ralentissant son pas il semble chercher quelque chose, ou quelqu’un. Il se rapproche peu à peu d’une maison aux tuiles rouges, ses yeux balaient toute la maison lorsque tout à coup il perçoit une jeune fille aux cheveux blonds. Il entame alors une course contre le temps et court prendre celle-ci dans ses bras.
- Joyeux anniversaire ma belle !
- Papa ! s’exclame la petite fille les larmes aux yeux.
Image par : Robert Hubert Sven Geslin
malin Marc, et bravo Sven, émouvante histoire bien construite !! chapeau !!!
J’aimeAimé par 1 personne
Merci beaucoup, cela est d’autant plus émouvant lorsque l’on sait que cette histoire est inspirée de faits réels…
J’aimeAimé par 1 personne
oh et qu’est il arrivé après ??
J’aimeAimé par 1 personne
Il a écopé de trois mois de prison supplémentaires, un beau geste oui, mais qui aura tout de même un coût…
J’aimeAimé par 1 personne
ok snif heureusement pas trop trop cher
J’aimeAimé par 1 personne